Menacé, mais à quel point?
Il y a quelques jours, le gouvernement canadien publiait des statistiques par rapport à la langue qui on été recueillis lors du recensement de 2006. Bien sure que beaucoup de peur a été généré par la réalisation que pour la première fois dans l'histoire, moins de 50% des résidents de Montréal ont identifié le Français comme étant leur langue maternelle. Pour la communauté séparatiste, ceci doit apparaître comme la réalisation d'une prophétie. Les Québécois ont rejeté à deux reprises des initiatives de séparation et en conséquence ils sont en train de se faire assimiler.
Pourtant, une étude plus attentive aux détails soulève plusieurs révélations. Par exemple, le terme "langue maternelle" ne s'équivaut pas nécessairement au terme "langue primaire". La définition de langue maternelle utilisée pour les fins du recensement 2006 était "Première langue apprise à la maison dans l'enfance et encore comprise par le recensé au moment du recensement." Donc par exemple l'enfant de parents immigrés d'Italie qui aurait apprit l'Italien chez lui, mais qui a toujours parlé le Français à l'école et ensuite dans son milieu de travail sans jamais perdre sa capacité de s'exprimer en Italien aurait identifié cette langue comme étant sa langue maternelle. Les statistiques sont donc un peu vagues.
Entre 1996 et 2001, la population Anglophone du Québec a passé de 8.8% de la population Québécoise à 8.3! Selon le recensement de 2006, la population anglophone du Québec est 575,560 (environ 7% de la population du Québec). J'ai donc vraiment de la difficulté à voir comment la langue anglaise puisse menacer le Français au Québec.
Ça vaut aussi la peine de mentionner que même si on interprète les donnés dans leur sens stricte, il faut toujours en tenir compte des réalités de nos jours. Nous vivons dans une époque de taux d'immigration élevés, et un effet de ceci c'est que le Canada au complet doit accueillir des immigrants qui n'ont pas une de nos langues officielles comme langue maternelle. Selon le recensement de 2001 il y avait 709,420 personnes (quasiment 10% de la population du Québec) au Québec qui ont identifié des langues non-officielles comme étant leur langue maternelle. Mais en Ontario, 2,672,085 (environ 23% de la population ontarienne) ont identifié des langues non-officielles comme étant leur langue maternelle. Selon le recensement de 2006, les Allophones (personnes identifiant une langue non-officielle comme leur langue maternelle) sont rendus à 886,280 (11.9%) et en Ontario les Allophones sont rendus à 3,134,045 (26%), le taux de croissance de la population allophone en Ontario est donc environ plus qu'un tiers plus élevé qu'elle est au Québec.
L'inquiétude est alors un peu moins fort en Ontario grâce à la perception populaire que les Allophones vont adopter la langue anglaise comme langue seconde (ou primaire). En fait, les statistiques de 2006 ajoutent de la force à cette perception car en Ontario 131,285 personnes ont identifié l'Anglais et une langue non-officielle comme étant tout les deux leurs langues maternelles, et seulement 7790 ont identifié le Français et une langue non-officielle comme langues maternelles.
Au Québec, où sont obligés les immigrants d'envoyer leurs enfants à des écoles de langue française, le montant de personnes qui ont identifié l'Anglais et une langue non-officielle comme langues maternelles est beaucoup plus élevé que le montant de personnes en Ontario qui ont identifié le Français et une langue non-officielle comme langue officielle. Pourtant le montant de personnes au Québec qui ont identifié le Français et une langue non-officielle comme étant leurs langues maternelles est quand même à peu prêt le double de ceux au Québec qui ont identifié l'anglais et une langue non-officielle comme langue maternelle.
C'est aussi intéressant à noter qu'en 2006 le Québec avait parmi toutes les provinces et territoires canadiennes le montant le plus élevé de personnes qui identifiaient les deux langues officielles comme langue maternelle (43,335 - donc .58%) et le plus de personnes qui identifiaient les deux langues officielles et une langue non officielle comme langue maternelle (5520). Bien que ce soient des très petits pourcentages de la société québécoise je trouve que c'est quand même intéressant.
Donc quels conclusions peuvent-on retirer des ces données? Est-ce que la langue Française au Canada et au Québec est dans une position menacée? Selon moi, même si ces figures donnent beaucoup de cause pour l'optimisme, la réponse à cette dernière question c'est toujours "oui". Les Canadiens francophones vivent dans un état perpétuel de minorité, et pour ceux vivant hors du Québec ceci est une réalité encore plus cruelle.
Je crois que les statistiques démontrent assez clairement que ceux qui s'inquiètent qu'en 50 ans, le monde ne vont plus parler le Français au Québec sont en train de paniquer sans cause. En réalité, le Français au Québec est très bien en place, mais ceci ne veut pas dire qu’une menace potentielle n'existe pas. Les États-Unis et 9 autres provinces canadiennes dont la langue majoritaire est l'Anglais sont toujours à la porte du Québec. Il ne faut donc jamais que la population francophone de la belle province abandonne aux victoires qu'elle a réalisé au cours du dernier siècle.
Comme c'est le cas pour le Québec, où les Francophones représentent la forte majorité de la province, c'est encore plus le cas pour les Francophones hors Québec. En Ontario, la population Francophone a vécu une faible croissance depuis 2001, et éventuellement les chances sont fortes que le Français ne sera plus dans une position de deuxième langue le plus commun de la province. Je suis toujours convaincu que la présence francophone hors du Québec peut continuer, et je ne vois aucune raison d'abandonner la notion de bilinguisme de côte à côte, même si un jour une autre langue maternelle devient plus commun que le Français hors du Québec. J’attends avec beaucoup d'intérêt le rapport sur le bilinguisme que va fournir la commission menée par l'ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick Bernard Lord.
Pourtant, une étude plus attentive aux détails soulève plusieurs révélations. Par exemple, le terme "langue maternelle" ne s'équivaut pas nécessairement au terme "langue primaire". La définition de langue maternelle utilisée pour les fins du recensement 2006 était "Première langue apprise à la maison dans l'enfance et encore comprise par le recensé au moment du recensement." Donc par exemple l'enfant de parents immigrés d'Italie qui aurait apprit l'Italien chez lui, mais qui a toujours parlé le Français à l'école et ensuite dans son milieu de travail sans jamais perdre sa capacité de s'exprimer en Italien aurait identifié cette langue comme étant sa langue maternelle. Les statistiques sont donc un peu vagues.
Entre 1996 et 2001, la population Anglophone du Québec a passé de 8.8% de la population Québécoise à 8.3! Selon le recensement de 2006, la population anglophone du Québec est 575,560 (environ 7% de la population du Québec). J'ai donc vraiment de la difficulté à voir comment la langue anglaise puisse menacer le Français au Québec.
Ça vaut aussi la peine de mentionner que même si on interprète les donnés dans leur sens stricte, il faut toujours en tenir compte des réalités de nos jours. Nous vivons dans une époque de taux d'immigration élevés, et un effet de ceci c'est que le Canada au complet doit accueillir des immigrants qui n'ont pas une de nos langues officielles comme langue maternelle. Selon le recensement de 2001 il y avait 709,420 personnes (quasiment 10% de la population du Québec) au Québec qui ont identifié des langues non-officielles comme étant leur langue maternelle. Mais en Ontario, 2,672,085 (environ 23% de la population ontarienne) ont identifié des langues non-officielles comme étant leur langue maternelle. Selon le recensement de 2006, les Allophones (personnes identifiant une langue non-officielle comme leur langue maternelle) sont rendus à 886,280 (11.9%) et en Ontario les Allophones sont rendus à 3,134,045 (26%), le taux de croissance de la population allophone en Ontario est donc environ plus qu'un tiers plus élevé qu'elle est au Québec.
L'inquiétude est alors un peu moins fort en Ontario grâce à la perception populaire que les Allophones vont adopter la langue anglaise comme langue seconde (ou primaire). En fait, les statistiques de 2006 ajoutent de la force à cette perception car en Ontario 131,285 personnes ont identifié l'Anglais et une langue non-officielle comme étant tout les deux leurs langues maternelles, et seulement 7790 ont identifié le Français et une langue non-officielle comme langues maternelles.
Au Québec, où sont obligés les immigrants d'envoyer leurs enfants à des écoles de langue française, le montant de personnes qui ont identifié l'Anglais et une langue non-officielle comme langues maternelles est beaucoup plus élevé que le montant de personnes en Ontario qui ont identifié le Français et une langue non-officielle comme langue officielle. Pourtant le montant de personnes au Québec qui ont identifié le Français et une langue non-officielle comme étant leurs langues maternelles est quand même à peu prêt le double de ceux au Québec qui ont identifié l'anglais et une langue non-officielle comme langue maternelle.
C'est aussi intéressant à noter qu'en 2006 le Québec avait parmi toutes les provinces et territoires canadiennes le montant le plus élevé de personnes qui identifiaient les deux langues officielles comme langue maternelle (43,335 - donc .58%) et le plus de personnes qui identifiaient les deux langues officielles et une langue non officielle comme langue maternelle (5520). Bien que ce soient des très petits pourcentages de la société québécoise je trouve que c'est quand même intéressant.
Donc quels conclusions peuvent-on retirer des ces données? Est-ce que la langue Française au Canada et au Québec est dans une position menacée? Selon moi, même si ces figures donnent beaucoup de cause pour l'optimisme, la réponse à cette dernière question c'est toujours "oui". Les Canadiens francophones vivent dans un état perpétuel de minorité, et pour ceux vivant hors du Québec ceci est une réalité encore plus cruelle.
Je crois que les statistiques démontrent assez clairement que ceux qui s'inquiètent qu'en 50 ans, le monde ne vont plus parler le Français au Québec sont en train de paniquer sans cause. En réalité, le Français au Québec est très bien en place, mais ceci ne veut pas dire qu’une menace potentielle n'existe pas. Les États-Unis et 9 autres provinces canadiennes dont la langue majoritaire est l'Anglais sont toujours à la porte du Québec. Il ne faut donc jamais que la population francophone de la belle province abandonne aux victoires qu'elle a réalisé au cours du dernier siècle.
Comme c'est le cas pour le Québec, où les Francophones représentent la forte majorité de la province, c'est encore plus le cas pour les Francophones hors Québec. En Ontario, la population Francophone a vécu une faible croissance depuis 2001, et éventuellement les chances sont fortes que le Français ne sera plus dans une position de deuxième langue le plus commun de la province. Je suis toujours convaincu que la présence francophone hors du Québec peut continuer, et je ne vois aucune raison d'abandonner la notion de bilinguisme de côte à côte, même si un jour une autre langue maternelle devient plus commun que le Français hors du Québec. J’attends avec beaucoup d'intérêt le rapport sur le bilinguisme que va fournir la commission menée par l'ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick Bernard Lord.
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